lundi 31 octobre 2011

Jul






















Dessin pour le blog de Jul (dessinateur de presse à Charlie Hebdo et auteur de bande dessinée)
qui comporte une petite erreur : à remplacer le D par un V !

Repas arménien


Épuisé par ses quatre jours de festival chargé en conférences, je clôture cet évènement et le thème de l’Orient dans un petit restaurant (Au coin d’table) de cuisine traditionnelle qui propose un repas pour les rendez-vous de l’histoire : menu arménien.

Au coin d’table est un lieu décontracté et l’ambiance y est chaleureuse, des livres encadrent la devanture et sont à disposition de tous. On remarque vite une présence insolite : un chat qui déambule dans la salle et se faufile entre les différentes tables des clients présents.

Le site du restaurant détaille la cuisine arménienne de la manière suivante : « combinaison de différents goûts et arômes étroitement liés à la cuisine méditerranéenne orientale. Fruit du mélange avec les grecs, persans et arabes.»

 Le repas allie d’agréables saveurs avec une entrée légère, un repas principal  composé de viandes, légumes, pâtes et frites. Pour finir un succulent désert de pâte feuilletée à la noix.

                                          Crèpe au boeuf et champignons.
                                         Grillades d'agneau et porc marinées à la tomate.
                                                   Pâte feuilletée, blanc en neige, noix, cannelle et miel.                       

L'univers de la littérature jeunesse.


Le Salon du livre présentait un espace jeunesse pour tous les amoureux de la littérature. C'est un monde qui transporte à la fois petits et grands au cœur d'aventures fabuleuses.

Les auteurs de la littérature jeunesse nous ont plongé au sein de leur univers. Nous avons eu l'occasion de partager quelques minutes avec Stéphane Tamaillon qui a remporté le prix du roman historique de Blois avec son roman, Dans les griffes du Klan, qui concourait dans la catégorie 5e/4e.


La littérature jeunesse s'adresse aux lecteurs de tous âges car elle aborde des thèmes qui peuvent intéresser les plus grands. Ainsi, comme nous le présente Stéphane Tamaillon, son livre Dans les griffes du Klan, se préoccupe de la place de la ségrégation raciale dans les années cinquante.

Nous pouvons aussi retrouver les personnages de L’Ogre de la Couronne, du même auteur, qui s'aventurent dans le Paris de 1900. C'est en compagnie de Pierrot et "ses aminches" que le lecteur visite le vieux Paris à travers des décors soigneusement représentés. L'intrigue, riche en suspens, est animée par les fausses pistes et les rebondissements. Un terrible assassin s'attaque aux ravissantes jeunes femmes des quartiers populaires. Lecteurs, prenez garde à l'Ogre qui rôde dans les ruelles!

Le livre pour la jeunesse nous transporte donc, au même titre que tous les autres ouvrages historiques, dans un monde appartenant à no
tre passé. Ce support permet d'utiliser les artifices de l'écriture pour nous faire partager un univers, un message.




Article: Morgane Guénard
Interview: Emmanuelle Dupuis et Morgane Guénard.


L’histoire comme objet de roman.




La conférence est animée ce samedi par Françoise Chandernagor : écrivain, auteur de l’ouvrage : Les enfants d’Alexandrie » publié en avril dernier.

F. Chandernagor met en lumière la manière de faire des romanciers qui se tournent vers l’histoire et nous poussent à la réflexion sur le roman historique, incitant le public à rester conscient des « périls de l’exercice ». Roman historique qui connait un succès récent, il suffit de prendre l’exemple des« bienveillantes » de Jonathan Littell en 2006.

Des historiens sont attirés par la littérature, de leurs côtés des écrivains s’appuient et se tournent vers l’histoire.

Désormais, toute histoire peut devenir objet de roman.Toutefois l’écrivain nous rappelle qu’il faut avoir une bonne raison pour faire du roman historique : une rigueur éthique à s’imposer, et avoir de l’ambition. Elle souhaite s’emparer des aspects du passé laissés vides par les historiens. Ajouter de l’histoire à l’histoire c’est-à-dire réintroduire des éléments matériels (des détails plus concrets, sensoriels). L’auteur nous donne pour illustration les odeurs dans l’antiquité ou encore la place de la douleur physique constante qui sont des exemples concrets pas forcement présents dans les livres d’histoire. Ou encore faire parler les muets de l’histoire à savoir les enfants et les femmes.

Par ailleurs, F.Chandernagor explique un procédé littéraire,il s’agit de mettre en scène l’époque dans laquelle vit l’auteur, intégrer ses recherches et ses scrupules dans son roman (exemple du roman HHhH de Laurent Binet)

Elle légitime son procédé de construction du roman historique : « là où il y a du vrai ne mettons pas du faux mais là où il n’y a rien mettons du vraisemblable ». Mais une vigilance s’impose pour combler les vides, une attention particulière doit être mise en œuvre pour éviter l’anachronisme de détail et de jugement, dont l’erreur fréquente est d’interpréter les évènements passés avec la position morale actuelle.
A.DURIEZ

dimanche 30 octobre 2011

Ressources Inhumaines le gardiens de camps deconcentration et leurs loisirs.

Fabrice d'ALMEIDA a été récompensé par le prix Augustin Thierry pour son livre: Ressources Inhumaines: les gardiens de camps de concentration et leurs loisirs.


Quels objectifs à votre livre?

"Je voulais comprendre comment fonctionnaient les camps de concentration. Je voyais bien le côté des victimes mais moins celui de bourreaux. Il y a environ trois ans, j'ai vu de images de SS qui rigolaient dans des albums de photographies et cela a été le déclic pour faire mon livre. Je me suis rendu compte qu'il n'y avait aucun livre sur les gardiens de camps de concentration."

Quelles sont vos sources?




"Certains collègues ont trouvé des sources sur les aspects de la vie, le fonctionnement administratif et il y avait des sources inédites comme la comptabilité de certains camps se trouvant près de Berlin. On y trouve des factures d'achat de raquettes de tennis, de piano, on a acheté des écrans mais pas pour les détenus, c'était pour les gardien."


Pourquoi y avait-il des loisirs dans ces camps?

"Il faut savoir que les SS étaient l'élite de la société. Les loisirs ont été instaurés car les SS étaient suivis par leur famille. Il fallait occuper les hommes, les femmes et les enfants."

Comment étaient organisés les loisirs?

"Il y avait une gestion des loisirs. On donne aux SS ce qu'il faut pour qu'ils soient en forme et fassent bien leur travail. En organisant des loisirs on voulait faire des camps de concentration une sorte de ville. Je voulais poser cette question: Comment ces gens pouvaient avoir ce côté bien être et pratiquer la violence tous les jours."
Le livre finit d'ailleur par cette phrase: Dans les camps de concentration et d'extermination, les bourreaux n'ont pas seulement massacré des femmes et des enfants, ils ont aussi tué le temps.

La virilité, une question d'époques ?



Cette rencontre, proposée par les éditions du Seuil, réunissait Perrine Kervran (historienne et journaliste) ainsi que les auteurs de l'Histoire de la Virilité sortie quelques jours plus tôt : Jean-Jacques Courtine (professeur à l’université de Paris III Sorbonne Nouvelle), Georges Vigarello (professeur à l’université de Paris V) et Alain Corbin (professeur à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, malheureusement absent lors de la conférence). Cette oeuvre monumentale d'environ 1600 pages est divisée en trois tomes. Le premier, « L'invention de la virilité de l'Antiquité aux lumières », est dirigé par Georges Vigarello, spécialiste de l'histoire du corps ; le second, « Le triomphe de la virilité, XIXè siècle », par Alain Corbin, spécialiste des mentalités ; le dernier, « La virilité en crise ? Xxè-XXIè siècle », par Jean-Jacques Courtine, plutôt spécialisé dans l'histoire du corps et de l'identité. Ce choix d'un découpage chronologique est une réponse en soi à la problématique : oui, la virilité est une question d'époques. Ce que l'on apprend en revanche, c'est comment celle-ci a évolué.


La virilité est un idéal de perfection, apparu à l'Antiquité. Comme tout idéal, il est inaccessible, d'autant plus qu'il évolue avec les canons de l'époque. Les virilités antique et médiévale, qualifiées de « force abrupte et domination indiscutée » par Georges Vigarello, montrent une affirmation des hommes entres eux, y compris grâce à l'Éros masculin. A l'époque moderne apparaît le gentilhomme, brave, élégant, et coureur de jupons, tandis que l''époque contemporaine est celle d'un homme courageux et autoritaire à l'opposition du lâche, de l'impuissant et de l'efféminé. On remarque que de grandes caractéristiques perdurent, même si elles ne s'affirment pas de la même façon. La force physique et morale, la puissance sexuelle et la domination masculine sont toujours valorisées.

Avec l'affirmation du droit des femmes et l'instauration de lois à l'encontre de la violence domestique, le modèle de l'homme viril, vu comme « macho » est aujourd'hui moqué. Ce phénomène de « dé-virilisation » inquiète certains philosophes et psychanalystes qui déplorent le déclin de l'autorité masculine face à la toute-puissance d'une gente féminine vue comme castratrice.

De mon point de vue, ces inquiétudes sont assez archaïques. En effet, si les femmes demandent, à juste titre, l'égalité et le respect, elles ne demandent pas la mort de l'homme viril. La masculinité doit peu à peu se réinviter et s'adapter aux nouvelles moeurs, comme elle l'a déjà fait, à plusieurs reprises, par le passé.


Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine, et Georges Vigarello, Histoire de la virilité, 3 tomes, Éditions du Seuil, 2011.

vendredi 28 octobre 2011

une vie chinoise



video produite par Nathanael Colindre

Prix du roman historique coup de coeur des lecteurs de CIC ouest 2011: Terreur Grande.




Terreur Grande de Jean-Pierre Milovanoff est un roman qui pose le problème du statut du narrateur dès les premières pages en effet, celui-ci parle à la première personne et parle de son père portant le même nom que l'écrivain.





Es-ce une fiction?

Terreur Grande parle d'un période connue sous le nom de purges stalinienne. Ce livre n'est pas une histoire personnel car l'auteur n'était pas né à cette période et son père avait fuit la Russie à cette époque et n'avait plus de contact avec sa famille restée au pays. Ce livre fait suite au livre Russe blanc du même auteur, ce livre le suit mais de 15ans.


Pourquoi 15ans entre Russe blanc et Terreur Grande?

L'auteur nous dit qu'il soulignait tous les passages qui parlaient de cette période dans les livres qu'il achetait. " Lorsque je lisais ces livres je n'imaginais pas écrire ce livre." Jean-Pierre Milovanoff.

Comment faites vous le lien entre le savoir de ce corpus d'information historique et votre famille?

" Mon père ne parlait jamais de ce qu'il avait vécut. Se que je sais de notre famille, lui ne le savait pas. La rencontre avec le personnage Vasiliev a existé mais le destin de cette famille est fictif. Avec l'aide de russe provenant d'Amérique que j'ai transfomé en cousin dans le livre j'ai put faire des rattachement entre l'Histoire et l'histoire de ma famille."

Est-ce -que dans la communauté russe vous avez-eu des réactions?

"Certain russe installés en France m'ont parlé mais aucun ne connaissaient sa car aucune information de ce qui se passit en Russie ne pouvait sortir de Russie".

Nathanaël Colindre







mercredi 26 octobre 2011

Les femmes dans la peinture orientaliste : fantasme et réalité

L'odalisque de Matisse
L'odalisque de Renoir
Le bain turc de Ingres
Les pestiférés de Jaffa de Gros
Les femmes d'Alger de Delacroix
La naissance de Vénus de Botticeli

Cette conférence tenue par Philippe Rouillac, commissaire priseur, s'est ouverte sur une oeuvre de Mozart : Maria Strader. Ce qui a tout de suite plongé le public dans le thème. Puis pendant une heure le conférencier a réalisé une exquisse de nombreuses oeuvres concernant la femme et l'orient en partant de La naissance de Vénus du peintre Sandro Botticeli (1485) qui fut la première représentation du nu, jusqu'aux années cinquante avec Picasso.

La France se réapproprie La femme de l'Orient à la croisée de ces cultures. Le corps de la femme a longtemps était oublié jusqu'en 1485 avec La naissance de Vénus de Botticeli . Au XVe siècle Albert Turner peint Adam et Eve. Il montre ici la représentation du corps de la femme selon lui. Il passe de l'ancien testament à la mythologie. En 1630, Rembrandt peint La fiancée juive qui témoigne d'une certaine fascination pour l'Orient à travers sa coiffe et ses bijoux. Même la femme de Louis XIV était fascinée, ainsi on peut voir sur un des portraits Marie- Thérèse d'Espagne représentée avec des rubis, une aigrette de diamants et une attitude souverain ; ce tableau fit sensation à la cours. Par l'intérêt porté à l'Orient par les nobles et bourgeois d'Occident un commerce de ces tableaux se développe et avait lieu à Venise qui était au centre de ces deux axes ainsi il n'y avait aucun lien direct entre l'Orient et l'Occident. La fascination de l'Orient continue au travers des campagnes d'Egypte de Napoléon Bonaparte avec une présence française au Caire pendant trois ans. Ainsi des journaliste et des académiciens accompagnent Bonaparte, ce qui leur permet d'aller dans des lieux insolites et ainsi d' acquérir un certain point de vue de l'Orient. Par exemple le tableau de Gros Les pestiférés de Jaffa représente Bonaparte dans un fort, face aux pestiférés de la ville de Jaffa. À sa taille est accroché un turban qui est un signe de reconnaissance et de considération pour ce peuple. Ce châle sera repris par certains peintre comme Girodet : La jeune égyptienne. Il représente une femme avec l'utilisation du turban en coiffe. Il n'est jamais allé en Egypte ; il imagine donc (comme beaucoup) comment les égyptiennes pouvaient le porter. Ainsi le châle est noué en coiffe à l'occidental et l'on peut voir que le turban ne tiendrait pas en place si la femme bougeait. Puis au 19e siècle, Delacroix peint Les femmes d'Alger. Ce tableau est à la fois orientaliste et romantique. La présence de la servante noire qui pivote semble nous faire entrer dans le tableau. Delacroix a travaillé à partir de plusieurs esquisses : tout d'abord des intérieurs d'appartements à Oran, puis une esquisse de la femme de gauche, et enfin, un croquis des deux femmes de droite. Il vient tout juste de séjourner à Alger avec une délégation militaire ce qui lui permet de rentrer dans des lieux difficile d'accès. Ainsi on peut voir une servante noire sur la droite, trois femmes différentes prise sur l'instantané. La première enroule son narguilé, la femme du milieu est assisse comme en Afrique du Nord et la dernière lit. Ceci représente peut être un harem mais il est difficile d'imposer cette idée car il n'avait plus de harem au Maroc après 1805 et ce tableau date de 1834. En 1862, Ingres peint à 82 ans Le bain turc. Cette oeuvre présente une foule de femmes nues dans un harem. Toutes ces femmes peintes étaient déjà présentes dans ses anciens tableaux accompagnées de sa fille, ses son ex femme et sa femme actuelle ainsi que sa maitresse. Ce tableau présente des femmes rondes avec quelques déformations mais qui exaltent de nombreux fantasmes. Le contenu érotique du tableau ne provoqua pas de scandale contrairement Au déjeuner sur l'herbe de Manet en 1863 car il demeura longtemps dans des collections privées. L'Odalisque de Renoir, en 1870 représente une femme avec un corsage et un pantalon bouffant. Ce tableau montre une recherche de couleur de la part du peintre. C'est à partir de 1850 que se crée un véritable marché entre les Salons et les expositions qui permet aux financiers et bourgeois d'acquérir un de ces tableaux dans leur salon. Une autre odalisque sera peinte par Matisse en 1923, qui sera entièrement emblématique du fauvisme en représentant une femme dans un festival de couleurs. Puis Picasso qui ne voyagera qu'en France et en Espagne a une conception de la femme d'Orient bien à lui. En effet il représente une femme totalement déconstruite avec un bras, une tête. Il se réapproprie les oeuvres des autres en destructurant les corps et les espaces. Majorelle quant à lui, découvre l'Egypte au début du XX e siècle et dépeindra l'Orient dans ses plus belles couleurs. Ainsi il sera très apprécié par les femmes pour son respect car il sera un des seuls peintres à ne pas renier leur racine. Contrairement à l'art colonial où la lecture n'est pas toujours respectueuse de leur culture et où il y avait très souvent des déformations.
Ainsi il ne faut pas juger rapidement cette peinture très évolutive que l'on a pu voir grâce à ces nombreux exemples. Avec une conception du nu qui change depuis cinq siècles , ces peintures permettent aussi d'acquérir une leçon sur le regard de l'autre au travers de différentes époques.

* Marion Dupuis *

mardi 25 octobre 2011

Exposition: Une vie Chinoise





Le dessin narratif tient une place très importante dans les pays asiatiques. En effet, on a retrouvé dans un tombeau des textes de deux philosophes chinois,Confusius et Mencius. Grâce à l'invention de l'impression xylographique au VIIIe siècle et l'apparition d'une société urbaine et marchande sous les Song, les contes, romans, pièces de théâtre se multiplient.










Parmi les «ancêtres» de la bande dessinée chinoise on peu citer les «nian hua» à vocation religieuse ou décorative qui sont extrêmement courantes sous la dynastie Ming et Qing.
Durant le XIXe siècle l'impression d'images lithographiques, se développe dans les grands centres urbaines de la Chine. En même temps, se met en place une presse chinoise illustrée ou se marie la technique traditionnelle chinoise du dessin linéaire au pinceau et les perspectives plus occidentales.




Dans cette exposition, nous avons pu voir de nombreux documents concernant un bande dessinée «Sanmao» . Certains le considèrent comme une sorte de Tintin chinois. Cette BD apparaît en 1935 sous le pinceau de Zhang Leping.
Dans un mise en scène minimaliste, dénuée du moindre dialogue et agrémentée parfois d'inscriptions écrites, l'auteur pratique une bande dessiné proche de la pantomime. Après la défaite japonaise, Sanmao devient la victime d'une société matérialiste dominée par l'argent.
Très populaire, le personnage fera l'objet d'un premier long-métrage avec acteurs, en 1949.
En 2006, Sanmao est décliné sous la forme d'un jeu internet.






Nous avons aussi pu voir que la Chine ne s'embarrasse guère avec la propriété intellectuelle et pirate. En effet les personnages comme Tintin, Milou, Jo, Zette et Jocko sont redessinés et proposés en noir et blanc, sous forme de lianhuanhua. En 2001, une version intégrale de l'album «Tintin au Tibet » est publiée et rebaptisée « Tintin au Tibet chinois », à la suite du courroux de la fondation Hergé, l'erreur de traduction est rectifiée.










Les échanges entre les deux cultures (occidentale et orientale) deviennent de plus en plus concrets. Ainsi des auteurs tel que Zep, Curd Ridel, Erroc et Pica, Marjane Satrapi ou David B sont traduits en Chinois.





MJ

La Compagnie des Indes, l'Orient des Historiens.

Maquette du Soleil d'Orient, exposée temporairement au Château de Blois.


Beaucoup de monde se presse dès 11h10 pour avoir une place parmi les 49 sièges que compte la salle de Conférence du Château de Blois où sera proposée d’ici une vingtaine de minutes la conférence La Compagnie des Indes : l’Orient des historiens. Certains reviennent justement de l’exposition De Lorient à l’Orient : les Compagnies des Indes, XVII-début du XIXe siècle, d’autres parlent d’y aller dès la fin de la conférence. Mais pour le moment, carte blanche à la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA) et aux différents intervenants : P. Beaujard, anthropologue et directeur de recherche au CNRS, R. Estienne, conservateur général au Service Historique de la Défense, P. Haudrere de l’université d’Angers, G. Le Bouedec, professeur à l’université de Bretagne Sud et directeur du GIS histoire maritime, et enfin P. Norel, économiste à l’université de Poitiers et professeur à l’IEP de Paris.

Cette conférence propose de réorienter le rôle des Compagnies des Indes en tant qu’outil de l’expansion des puissances européennes dans une économie globale. Mais tout d’abord, un rappel : que sont les Compagnies des Indes ? C’est à Philippe Haudrere de retracer l’histoire de ces compagnies, avant tout celle d’un monopole. L'Histoire des Portugais pour commencer, qui une fois dépassé le Cap de Bonne-Espérance en 1488, implantent un commerce maritime avec des comptoirs tels que Malacca (Malaisie), jusque-là en commerce avec le monde musulman, avec pour but bien sûr le gain d’argent mais aussi l’enjeu de la Reconquista. Leur monopole prend fin dès 1578 avec la passation du pouvoir portugais à la couronne espagnole, l’échec du commerce des épices avec les Moluques et les initiatives Hollandaise et Anglaise. Ne leur reste que le Brésil. Les Hollandais reprennent ce commerce en main et créent en 1602 la première entreprise aux actions gérées par la Banque d’Amsterdam. Les six centres d’armements assurent le monopole. Ce modèle est copié par les Anglais en 1606, puis par la France, la Suède, le Danemark et la Belgique. Au moyen de navires puissants, d’un équipage professionnel (le personnel spécialisé est recruté principalement à Saint-Malo et Lorient), le commerce s’organise et les droits de sorties de marchandises sont abaissés par les puissances orientales.

Philippe Norel, quant à lui, décide de s’attarder sur l’avant Compagnie des Indes, l’ère des diasporas commerciales partagés dès le IIe Millénaire avant JC entre l’Egypte, la Mésopotamie et l’Inde, avant que ne s’ouvre la route de la soie et que les marchands vénitiens ne développent un « capitalisme » à partir de 1250. Il s’attarde notamment sur les empires chinois et mongole du 7e et 10e siècle.

Philippe Beaugard parle des « systèmes monde » qui régissent le commerce maritime, fonctionnant sur une interdépendance entre la Chine, l’Inde Orientale et une partie de l’Europe, servis par une amélioration croissante des techniques de productivité.

La conférence est conclue par René Estienne qui change l’historiographie habituelle en adoucissant quelque peu la vision « colonisateurs » des européens, avec tout ce que cela peut sous-entendre d’irrespect de de domination dans l’imaginaire collectif, et en parlant plutôt de cultures qui ont interagis et se sont enrichis l’une l’autre en prenant pour exemple le commerce de la porcelaine de Chine ou des « Indiennes » ces fins tissus de coton peints à la main, très prisés des européens mais dont l’importation est formellement interdite dès 1686 (et qui sera donc l’objet d’un marché noir jusqu’à ce qu’ouvre un atelier à Mulhouse à la fin du XVIIIe siècle).

Les Compagnies des Indes ont été l’objet de deux autres conférences menées par la DMPA, en plus de l’exposition proposée jusqu’au 20 Novembre.


Katy Perisse.

samedi 22 octobre 2011

FAIRE LA GUERRE EN ORIENT, DU MOYEN AGE A LA GRANDE GUERRE : ANTICIPATIONS, DECOUVERTES, EXPÉRIENCES

Pour étudier cette question, quatre intervenants prennent place au milieu du grand amphithéâtre de la Halle aux Grains. Chacun représente une période de l’histoire. Nicolas Offenstadt, qui organise la discussion, les présente :
Dominique Barthélémy est spécialiste d’histoire médiévale et est professeur à l’université de Paris IV
Hervé Drévillon est professeur au CRHM (Centre de Recherche en Histoire Moderne) de l’université Paris I. Il est spécialiste d’histoire culturelle du XVIIe siècle et d’histoire militaire.
Henry Laurens est professeur d’histoire contemporaine orientale. Il fait référence tout le long de la conférence à l’expédition d’Egypte menée par Napoléon. Il est professeur au Collège de France.
Enfin, Francine St Ramond est chercheure, spécialiste du front d’Orient dans l’histoire de France.




N. Offenstadt commence tout d’abord par nous interpeller sur le titre de la conférence. S’il tient à bien expliciter ce titre, c’est qu’il est ambigu : la conférence ne parle pas du savoir-faire guerrier en Orient, mais bien des français qui partent, depuis le Moyen-âge jusqu’à la première guerre mondiale, faire la guerre sur les terres orientales. La guerre est étudiée d’un point de vue sociologique. On s’intéresse donc aux soldats et à leurs ressentis lorsqu’ils découvrent des pays, des régions inconnus jusqu’alors et bien souvent fantasmées.
Le sous-titre met d’ailleurs l’accent sur ces représentations : il souligne les confrontations souvent violentes du monde d’images que se fait l’esprit de l’européen avec la réalité de l’Orient. L’Orient reste d’ailleurs un terme complexe : l’Orient à proprement parler n’existe pas, il constitue seulement l’assemblage de ces idées, un monde unique et rêvé par les occidentaux, qui est en fait extrêmement multiple et complexe.
Chaque expérience varie d’un individu à un autre. C’est pourquoi le sujet doit être étudié d’un point de vue sociologique. Il permet d’articuler le singulier et le collectif, de rassembler les différents ressentis de ces hommes et d’éliminer les clichés figés à l’universel.


Les premières interrogations permettent de poser le sujet et ses enjeux : quand les soldats partent combattre, quel Orient ont-ils en tête, comment anticipent-ils leur voyage ?

Les Croisades à l’époque médiévale, D. Barthélémy

Pour les Croisés des XIIe et XIIIe siècles, le voyage est vu comme un pèlerinage vers les lieux saints. La découverte du monde oriental n’est donc pas l’objectif premier. Sous la prédication d’Urbain II, ils vont sauver la Terre Sainte de l’oppression des chrétiens d’Orient. Leur idée, à l’heure du départ, est qu’ils vont mener une guerre juste. Tous sont prêts à y laisser leur vie. En échange, ils seront amnistiés de leurs péchés professés.
Les Croisés, à la différence des soldats des conquêtes napoléoniennes par exemple, sont des gens de la haute société. Ce sont des barons, des nobles. Partir en Croisade c’est donc également une quête de gloire et de prestige : on veut égaler les ancêtres. Les guerres de Croisade sont des guerres dures, d’une extrême violence ; on cherche aussi à impressionner l’ennemi, à diffuser une image de marque de l’homme occidental, celui qui vient de loin.
On en vient alors à la question de l’ennemi que l’on affronte. Les Croisades sont des guerres tardives, qui se prolongent jusqu’aux débuts de l’époque moderne. Les turcs y sont des adversaires omniprésents. Ils représentent la figure du Levant, un Orient proche dominé par l’Empire Ottoman. Les guerres de Croisade, c’est l’union de la chrétienté face à un ennemi commun, un ennemi cerné de mystère, intrigant, mais que l’on apprend progressivement à connaître puisqu’il reste le même pendant plusieurs siècles. L’image du turc est donc devenue progressivement la représentation de l’Orient dominante. Il représente la figure de l’altérité par excellence. Mais cette altérité n’est donc pas radicale, elle devient familière. L’altérité radicale va alors être recherchée plus loin (chez les peuples des steppes d’Asie par exemple). C’est contre ceux-là que la guerre devient impossible : les cultures sont trop différentes, les pratiques trop étrangères.


Les soldats de Napoléon et l’expédition d’Egypte, H. Laurens

Ces hommes, déjà conquérants de l’Italie, débarquent le 17 juillet 1789 en Egypte. Leur première impression est celle d’un pays hostile. Ils arrivent dans des habits trop chauds, ils manquent d’eau. Ils vont affronter en Egypte quatre ennemis différents, avec pour chacun un type d’affrontement différent.
- Les Mamelouks ont mené une guérilla contre les français.
- les Bédouins
- la population égyptienne. Cette guerre, a débouché sur la destruction de village, et des massacres
- l’armée Ottomane, qui a été encadrée par des militaires britannique, avait alors une plus grande expérience

Durant cette conquête, la vie et le moral des français sont mis à rude épreuve. L’ambiance au sein de l’armée est mauvaise et on enregistre un fort taux de suicide. Les soldats ne comprennent pas pourquoi ils se trouvent en Egypte, d’autant plus que la France est à ce moment envahie. Les sources qui ont permis de faire avancer les recherches des historiens proviennent avant tout de la correspondance militaire. Celle-ci est riche et a été très bien conservée. Les historiens ont également travaillé sur les journaux personnels que tenaient les soldats, sur leurs dessins. Ils montrent, de la part des soldats, une très grande curiosité du pays.


Les fronts d’Orient de la Grande Guerre, F. Saint-Ramond

Sur ce thème les sources sont également nombreuses. Mais elles sont rarement inédites et proviennent pour la plupart de témoignages d’officiers et de généraux.
A la fin de l’année 1914, la guerre se stabilise. La guerre de position se met en place. C’est Churchill qui, le premier, décide de créer une guerre périphérique : « pour arriver à Berlin il faut passer par Constantinople ».
Quelle représentation de l’Orient avaient les soldats ?
Ces soldats étaient en grande majorité des ruraux. Pour eux, la découverte de l’Orient commence dès le sud de la France ! Tous ces soldats sont imprégnés de stéréotypes concernant l’Orient. Mais pour les hommes de ligne c’est un monde qui reste assez flou : ils voient l’Orient comme un monde d’opulence, avec de belles cités et de belles femmes.
Pour les plus cultivés de ces voyageurs forcés, l’Orient c’est également la découverte des racines de leur civilisation. Ils attendent beaucoup de ce voyage mais ont souvent des idées toutes faites de la région qu’ils vont découvrir.





Cette conférence aura été très enrichissante. Elle a su mettre l’accent sur des concepts tels que celui de l’altérité, des fantasmes et des imaginaires liés à cette altérité, auxquels les historiens intervenants ont brillamment répondu, tout en amenant les auditeurs à s’interroger. Les guerres menées par les français en Orient sont caractérisées par une grande violence, physique bien sur, mais également intellectuelle, par la confrontation directe à l’inconnu et à l’autre, parfois peut-être même à la compréhension de celui-ci.
Le sujet entre donc en parfaite harmonie avec le thème de cette quatorzième édition de Rendez-vous de l’Histoire, en abordant au travers des guerres le rapport subtil qu’entretiennent les Occidentaux avec un Orient dédoublé : l’Orient du fantasme et l’Orient du réel.

A. Clément

mercredi 19 octobre 2011

Rencontre avec Jul & Philippe Ôtié.


Philippe Ôtié est le scénariste de la bande dessinée, Une vie Chinoise. C'est une œuvre qui a son importance car très peu de bandes dessinées illustrent la vie quotidienne des populations du monde asiatique. Philippe Ôtié nous présente brièvement la magnifique, et tragique, histoire d'un jeune chinois sous le règne de Mao Zedong jusqu'aux années 1980.

La deuxième rencontre, vivement animée par le son des binious, fait intervenir Jul. Il nous partage son point de vue sur les différentes questions soulevées lors de la conférence sur la bande dessinée asiatique. En quelques mots, il nous présente également sa nouvelle bande dessinée, La planète des sages.

Emmanuelle Dupuis et Morgane Guénard.

mardi 18 octobre 2011

Le salon du livre

En marge des conférences et autres débats s'installe sous la Halle aux grains le Salon du livre. On peut y retrouver toutes les grandes maison d'éditions, des stands thématiques sur les départements de la région Centre et des représentants des revues d'histoire et d'archéologie.
La responsable des salons au sein de l'édition PUF a accepté de répondre à nos questions afin de nous donner son avis sur ce salon.


M.O, J.P & M.V

Micro trottoir: Pourquoi avoir choisi un rubik's cube pour l'affiche des rendez vous de l'histoire?





M.J

lundi 17 octobre 2011

Débat: Révolutions Arabes et Laïcité.

La conférence Révolutions Arabes et Laïcité nous a été présentée à la Maison de la Magie. Parmi les intervenants, nous avons eu la chance de voir Khadija Chérif, qui nous vient de Tunis, sociologue et secrétaire internationale des droits de l'homme. Jean-Pierre Filiu est un historien et professeur de sciences politiques. Joëlle Dusseau est également historienne mais aussi inspectrice générale de l'Éducation nationale en Histoire et Géographie. Farouk Mardam-Bey, d'origine syrienne, est éditeur et directeur de la collection Sindbad chez Actes Sud. Ainsi que Hervé Mesnager, conseiller municipal de Blois délégué à l’intégration, au dialogue républicain et à la laïcité.

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Ce débat a fait l'objet de nombreuses questions se déclinant au tour du thème "Révolutions Arabes et Laïcité". Tour à tour, les intervenants nous ont partagé leurs points de vue de manière pertinente.
Le débat nous amène à réfléchir à la fois sur les évènements du passé, acteurs et témoins des phénomènes actuels, et sur les problèmes qui se posent aujourd'hui dans les pays Arabes, en prenant en compte des liens avec l'Occident.
Il est intéressant de se pencher sur le terme de "laïcité" car c'est un mot en quelque sorte incompréhensible puisqu'il est difficilement traduit dans d'autres langues et encore plus en Arabie. Toutefois, la laïcité serait définie comme une liberté totale de chaque individu pour chaque croyance tout en gardant une indépendance vis à vis de l'État.

Le débat a aussi souligné la question de la (non) séparation entre religion et politique de l'État. La conversation s'est alors tournée vers les polémiques présentes entre Islam et éthique. Le mot "état" est absent dans le Coran. L'État est donc une construction tardive qui doit s'occuper de la sphère sociale en plus de la religion. On s'aperçoit dès lors que le mouvement de séparation entre religion et État est un processus long et complexe, souvent contesté, mais toutefois présent dans le monde arabe. Il débute au cours du XIXème siècle avec les réformes ottomanes. L'exemple de la Tunisie est frappant par rapport aux autres pays arabes car elle est en avance. Elle reconnait par exemple les droits des femmes à la fois au niveau juridique mais aussi religieux. Le mouvement est très profond, notamment au niveau de la pensée. Le nom arabe de "laïcité" renvoie à Allah. Elle est donc considérée comme une chose séculière.

Les intervenants se sont également interrogés sur le rôle de la colonisation. A t-elle approfondi ou limité ce mouvement?. En Syrie, elle a joué un rôle de frein car les mandats français ont été très cléricaux dans les protectorats. Les Français donnaient plus de soutien à l'Église locale pour combattre les Anglais, qui eux, avaient l'appui des catégories sociales majoritaires. En Assyrie, l'État a la primauté mais il utilise la religion comme instrument. Cela permet de justifier les révolutions et les réformes. L'État garde cette référence religieuse pour garder en mémoire l'histoire.

La réflexion s'est aussi orientée sur le fait qu'établir une république démocratique avec des notions de sécularisation, de laïcité, se transformerait peut être en une menace pour les futures élections. Selon Khadija Chérif tout est jouable car au XIXème siècle apparaissait des constitutions laïques mais la colonisation a joué un rôle dans le retour de l'Islam. Lors des révolutions pour l'indépendance, aucun slogan religieux n'a été utilisé. Aujourd'hui, un courant islamiste réapparait sur la scène et fait partie du paysage politique. L'ambiguïté entre politique et religion est complètement apparente. Elle est présente au cœur même de certaines lois. La Tunisie représente un enjeu énorme car elle est la première à organiser des élections dans le monde arabe. De plus, le poids des laïcs est présent dans les revendications sociales.

C'est le pouvoir politique qui veut mettre la main sur le pouvoir religieux et la religion a toujours voulu mettre en place une séparation et une laïcisation. La notion de laïcité a, pendant longtemps et même chez les intellectuels, été considéré comme athéiste. Depuis les révolutions, le mot laïcité trouve sa place et les islamistes comprennent peu à peu qu'il n'y a pas de guerre contre l'Islam. Le but est d'assurer la neutralité de l'État dans la législation des codes de lois. Or chez les peuples très croyants, il est difficile d'établir cette distinction entre sphère publique et sphère privée. C'est donc un vrai travail idéologique qui est a mené entre la séparation des deux sphères.
Nous avons aussi vu que le rempart contre l'Islamisme, politique menée par l'Occident, a plutôt servi à le renforcer. Tous ces problèmes ont simplement servi à accroître la contestation islamique et le repli identitaire de ces sociétés. Khadija Chérif ajoute que toutes les injustices, les poids et les mesures, les guerres, sont dus à la violation des valeurs universelles par les démocrates eux-mêmes.

Bien d'autres questions passionnantes ont animé le débat comme celle de la présence de l'antisémitisme juif dans le monde musulman et de la responsabilité des puissances coloniales. Le questionnement touche aussi au rôle de toutes ces révolutions contre les régimes de dictature. Le noyau dur des pays arabes reste surtout le code du statut personnel.


Morgane Guénard.

Ramsès II, le premier pharaon à prendre l'avion !


Ce dimanche a eu lieu la conférence de Robert Solé sur Ramsès II. L’intervenant franco-égyptien étant ancien journaliste au Monde et écrivain (et non pas égyptologue) nous propose un récit des « aventures » de la momie de Ramsès, plein d’humour, à partir de son nouvel ouvrage La vie éternelle de Ramsès II. Dans ce livre il enquête sur les mésaventures de la momie de celui qu’il appel LE Pharaon, qui est l’homme des superlatifs avec plus d’une demi-douzaine d’épouses légitimes, au moins cents enfants, un règne de 67 ans et des monuments gigantesques à sa gloire tels le temple d’Abu Simbel. Il est aussi connu pour être le premier communicant de l’histoire.

Robert Solé nous propose en introduction un rappel sur la momification, son procédé mais aussi sa signification. En effet le défunt doit réunir tous les éléments de sa personne et tout ce qui est immatériel (son nom, son ombre et son esprit) afin de poursuivre sa vie après la mort. Le temps de momification doit durer 70 jours : le temps des manipulations "chirurgicales" effectuées sur le corps du défunt, et le temps à l'ancien souverain pour devenir un nouvel Osiris, en référence au temps qu’il a fallu à Isis épouse et femme d’Osiris pour retrouver et rassembler les morceaux du corps de celui-ci préalablement dispersé par Seth, leur frère. Une fois momifiée la dépouille de Ramsès fut mise dans un tombeau, pillé une première fois à l’Antiquité puis une seconde fois alors que le sarcophage se trouvait dans le tombeau de son père. Déplacées, ce n’est qu’en 1881 (22 siècles plus tard!) que l'on retrouve ainsi une trentaine de cercueils royaux cachés dans les monts Thébains. Les momies des illustres dirigeants vont ainsi être ramenées au Caire par Gaston Maspéro, qui devient, à la suite d'Auguste Mariette, le deuxième directeur des antiquités égyptiennes du Caire. Robert Solé nous fait part d’une anecdote plutôt comique concernant ce transport : une fois le bateau transportant les vestiges arrivé à la douane, le terme de « momie » n'existant pas dans les listes officielles d'enregistrement d’objets, toutes les momies furent enregistrées en tant que "poissons séchés" ! Ainsi après 18 siècles après sa mort, la momie de Ramsès II se retrouve dans les murs du musée du Caire où elle va subir une séance de démaillotage (c'est-à-dire que l'on retire le tissu bande par bande) en 1886 afin de prouver l’authenticité du souverain, et découvrir à cette occasion quelques détails supplémentaires comme le fait que le pharaon soit roux!

La momie continue son ballotage, va être à plusieurs reprises déplacée dans des lieux divers dont le domicile du directeur du musée ou elle sera temporairement exposée parmi d'autres. Mais surtout, dans les années 1970 Ramsès II devient le premier Pharaon à prendre l’avion ! La momie étant malade (on s'aperçoit de la présence de champignons liée à une mauvaise exposition et conservation du corps au Caire) celle-ci fut officiellement invitée par le Président Giscard d’Estaing à venir se faire soigner à Paris dans les transports confortablesde l'aviation militaire. A son arrivée à l’aéroport du Bourget, elle est accueillie par la Garde Républicaine qui lui offre un tour de la place de la Concorde et de l’obélisque jadis ramené par Napoléon de ses conquêtes d'Égypte, (Ramsès devait se délecter des quatre faces sculptées de motifs à sa gloire) avant d'être déposée au Musée de l’Homme pour être soignée de ses parasites, mobilisant ainsi plus d'une vingtaine de spécialistes.

Faute de temps mais désireux de répondre aux questions du public l’écrivain termine son discours sur la place de la momie aujourd’hui au sein du musée, qui de retour au Caire s'est trouvée dans la salle des momies royales créée principalement dans le but de les rassembler à l'abri, cette fois, des ballotages et des risques d'infection, et ainsi éviter de nouveaux frais colossaux!

La question de l’exposition du corps d’un défunt est toujours d’actualité et reste constamment débattue dans le cercle des historiens et des politiques passionnés d'Égypte.

M.V & J.P

Rencontre avec Christophe Degruelle

Monsieur Degruelle m'a accordé aujourd'hui une rencontre avec lui au sein des bureaux de l'Agglopolys, pour parler des Rendez-Vous de l'Histoire.
Avant d'entamer un résumé de cette rencontre, bref rappel concernant les fonctions de Christophe Degruelle. Actuellement président de l'Agglopolys, et adjoint au maire de Blois chargé à la culture, il était directeur de cabinet de Jack Lang lors de son mandat blaisois et c'est pour cela qu'il est le co-créateur du festival avec Francis Chevrier, il fut ensuite directeur de cabinet de Jack Lang lorsqu'il était ministre de l'éducation, et inspecteur académique à Paris.
L'entretien, au demeurant très sympathique, dura une trentaine minute.
Il expliqua tout d'abord comment il mit en place les Rendez-vous de l'Histoire, Francis Chevrier était venu le voir un jour pour lui présenter son projet et il fut immédiatement emballé par cette idée, il pensa que c'était exactement le genre de manifestation qu'il fallait pour la ville Blois, il en fit part à Jack Lang qui eut la même réaction, et le festival se créa de manière naturel. En effet, grâce au carnet de Jack Lang, les Rendez-Vous de l'Histoire eurent un succès dès la première édition en 1998, il n'y a pas eu à attendre de montée en puissance, et le format est toujours le même actuellement. Mais il reconnait que le festival est victime de son succès car beaucoup de personnes font la queue pendant une heure ou plus pour au final ne pas pouvoir prendre part à des conférences parfois.
Il mit en lumière aussi le besoin d'unité de lieu, en effet l'articulation autour de la Halle aux Grains, du château , du cinéma les Lobis et de la bibliothèque est essentielle au bon fonctionnement.
Il était sur dès le début que la manifestion aurait une dimension internationnale, pour lui le succès était assuré dès la première édition.
Christophe Degruelle parla ensuite des difficultés de financement qu'il y a parfois eu, que le ministère de l'éducation était le ministère qui finançait le plus l'évènement, et que le partenariat avec le ministère de la défense allait être aussi très important. De plus la MGEN, la MAIF et la CASDEN, qui sont des entreprises privés, aident aussi car elles se reconnaissent dans les valeurs du festival par les personnes qui sont susceptibles de venir (enseignants, étudiants, etc...).
De plus le festival n'a aucune ingérence politique, c'est et ça sera toujours le comité scientifique qui décidera des thèmes, des intervenants, etc... D'ailleurs, le thème des Rendez-Vous de 2012 évoquera la question des paysans. Le thème est débattu tous les deux trois mois par le conseil scientifique qui ,durant les différentes réunions, cherche aussi les historiens les plus à même de traiter du sujet, c'est un très gros travail. Les thèmes des années suivantes sont décidés avant le début du festival de l'année, par exemple, le thème des paysans a été décidé en septembre.
Il évoqua ensuite son implication dans le festival, il accompagne en effet grâce à son rôle politique blaisois, et possède un véritable lien affectif avec l'évènement, et parle même du festival en l'appelant son "bébé".
Par la suite, je lui ai demandé s'il pensait qu'il fallait repenser un peu les Rendez-Vous pour donner plus de place à l'actualité. Il répondit que cela avait été souvent fait mais jamais instutionnalisé, que l'on pourrait le penser mais que la clé était l'histoire, et reprit une phrase de Jean-Noel Jeanneney, disant que le festival est la rencontre de Clio avec Marianne, l'histoire et la république.
Beaucoup ont été déçu des débats, trouvants que ces derniers ressemblaient plus à des tables rondes ou des suites d'exposés plutôt que de vrais débats, pour lui il est difficile de changer cela car les rendez-vous s'articulent autour d'un format établi : débats, tables rondes, conférences, salon du livre, cycle ciné et présentation d'oeuvres. Il faut garder une certaine diversité.
Et enfin, la question du projet de la maison de l'histoire vint sur le tapis. Il est de l'avis de Pierre Nora, trouvant que le projet est connoté par son créateur. Mais il évoqua ensuite l'idée d'une maison de l'histoire à Blois, mais pas sous la forme parisienne, plutôt comme un centre d'archive dédié aux historiens moins reconnus, en effet les archives nationnales de France ne regroupent que les textes des grands historiens, la ville de Blois voudraient recueillir les textes des historiens "moyens" et "petits", pour encore plus d'histoire à Blois !

L'Orient au bout du crayon.






Faites un vœu.






























Danser au rythme du Dragon.










Morgane Guénard.

Voyage dans la Rome antique.



Dimanche matin a eu lieu la présentation du "Prix Château de Cheverny de la bande dessinée historique 2011". Elle est dédiée au tome 8 de la série Murena, La revanche des cendres, réalisée par Jean Dufaux et Philippe Delaby.

Philippe Delaby, dessinateur de la série, nous a accordé chaleureusement quelques minutes d'attention. Lors de cette courte rencontre, Delaby partage avec plaisir son parcours, sa passion du dessin, et l'enthousiasme de sa participation au festival.


Jean D
ufaux est un scénariste belge d'abord passionné de cinéma puis plus particulièrement de bande dessinée. Après sa première collaboration au Journal Tintin, il effectue de nombreux travaux de commande. Il est capable de mettre en scène des univers variés garantissant au lecteur une écriture originale.
Comme vous l'expliquera Delaby au cours de la vidéo, avec vivacité et plus de précision, l'histoire de Murena se déroule au cœur de la Rome antique sous le règne de l'empereur Claude et de son fils adoptif, Néron.


Article: Morgane Guénard.
Interview: Emmanuelle Dupuis & Morgane Guénard.



Les arts de l'Islam : une invention Occidentale? Rémi LABRUSSE

En préalable, E. LABRUSSE rappel que l'étude durant cette conférence porte sur l'Islam en tant qu’entité culturelle et non en tant que religion.
Nous pouvons constater un ensemble cohérent allant de l'Espagne à l'Inde, de l'Asie centrale à l'Afrique Sub-Saharienne et du VIIe siècle à aujourd'hui. Cependant, malgré les contacts depuis la naissance de l'Islam, l'art de l'Islam a été identifié comme tel au cours du XIXe siècle en Europe. Nous pouvons voir que l'émergence de ce terme au même moment où les artistes remettent en cause le principe de la mimésis et celui de la narration, concepts même que l'art de l'Islam ne met pas en œuvre.

E. LABRUSSE évoque après ce préambule les deux grandes forces contradictoires qui voient le jour en Europe au XIXe siècle. Le premier est un sentiment vertigineux de faiblesse et d'infériorité auquel s'oppose une conscience et une expérience de la puissance. Ce dernier point se lie avec une maîtrise économico-politique du monde et une volonté encyclopédique qui perdure. Ces volontés mènent a une extension géographique qui accroit la masse d'objets et d'images de provenances de plus en plus éloignées. Nous pouvons constater ce phénomène avec la situation coloniale ou para-coloniale qui malgré les cas de violence concrète et symbolique, se voit accompagné d'un désir plus grand.

Nous pouvons également remarquer que ces objets vont de paire avec un désir de voyage et de connaissances. Ainsi des architectes européens vont voyager en Égypte, en Iran etc.. afin de publier des ouvrages sur les monuments que ces architectes-voyageurs avaient pu voir. A ce titre nous pouvons citer P. COSTE qui, subventionné par Napoléon III, a publié un livre sur les monuments du Caire, puis sur ceux d'Iran. L'anglais O. JONES va ,quant à lui, proposer en 1886,The Grammar of Ornament, qui peut dans une certaine mesure apparaitre comme un outils pour les Européens pour qu'ils puissent piocher dans ce vocabulaire visuel créé en Orient. Nous pouvons également voir que les peintres, comme les architectes, se sont penchés sur cet Orient. Nous pouvons constater que ces peintres orientalistes reprennent cette appellation aux orientalistes qui menaient des études linguistiques. Parmi ces peintres nous pouvons citer Jean-Léon GÉROME qui reprend le langage visuel de l'art de l'Islam mais comme fond pour des scènes narratives, ce qui vient contre-dire cet art qui justement apparait comme un pur jeu visuel. Nous pouvons le constater avec son œuvre de 1882, Un lévrier qui n'aime pas le tabac, dans lequel on peut voir la reprise des faïences.

Pour conclure, E. LABRUSSE constate que le traitement de l'art de l'Islam est aujourd'hui traité de deux façons. La première qui serait "essentialiste" et qui reste dans le rêve de l'homogénéité mais qui cependant créé des fractions dans ce groupe utilisant des dénominations dynastiques. La seconde façon serait l'option dé-constructrice, qui serait dans une position post-coloniale. Cependant, la dénonciation qui est portée peut ,comme nous le rappel E. LABRUSSE, tendre vers un discours moralisateur. Nous pouvons notre que cette seconde manière encrée dans la négativité n'est pas tenable face aux institutions qui comptent, elles, sur les grandes nominations.

M. O.