lundi 17 octobre 2011

Rencontre avec Christophe Degruelle

Monsieur Degruelle m'a accordé aujourd'hui une rencontre avec lui au sein des bureaux de l'Agglopolys, pour parler des Rendez-Vous de l'Histoire.
Avant d'entamer un résumé de cette rencontre, bref rappel concernant les fonctions de Christophe Degruelle. Actuellement président de l'Agglopolys, et adjoint au maire de Blois chargé à la culture, il était directeur de cabinet de Jack Lang lors de son mandat blaisois et c'est pour cela qu'il est le co-créateur du festival avec Francis Chevrier, il fut ensuite directeur de cabinet de Jack Lang lorsqu'il était ministre de l'éducation, et inspecteur académique à Paris.
L'entretien, au demeurant très sympathique, dura une trentaine minute.
Il expliqua tout d'abord comment il mit en place les Rendez-vous de l'Histoire, Francis Chevrier était venu le voir un jour pour lui présenter son projet et il fut immédiatement emballé par cette idée, il pensa que c'était exactement le genre de manifestation qu'il fallait pour la ville Blois, il en fit part à Jack Lang qui eut la même réaction, et le festival se créa de manière naturel. En effet, grâce au carnet de Jack Lang, les Rendez-Vous de l'Histoire eurent un succès dès la première édition en 1998, il n'y a pas eu à attendre de montée en puissance, et le format est toujours le même actuellement. Mais il reconnait que le festival est victime de son succès car beaucoup de personnes font la queue pendant une heure ou plus pour au final ne pas pouvoir prendre part à des conférences parfois.
Il mit en lumière aussi le besoin d'unité de lieu, en effet l'articulation autour de la Halle aux Grains, du château , du cinéma les Lobis et de la bibliothèque est essentielle au bon fonctionnement.
Il était sur dès le début que la manifestion aurait une dimension internationnale, pour lui le succès était assuré dès la première édition.
Christophe Degruelle parla ensuite des difficultés de financement qu'il y a parfois eu, que le ministère de l'éducation était le ministère qui finançait le plus l'évènement, et que le partenariat avec le ministère de la défense allait être aussi très important. De plus la MGEN, la MAIF et la CASDEN, qui sont des entreprises privés, aident aussi car elles se reconnaissent dans les valeurs du festival par les personnes qui sont susceptibles de venir (enseignants, étudiants, etc...).
De plus le festival n'a aucune ingérence politique, c'est et ça sera toujours le comité scientifique qui décidera des thèmes, des intervenants, etc... D'ailleurs, le thème des Rendez-Vous de 2012 évoquera la question des paysans. Le thème est débattu tous les deux trois mois par le conseil scientifique qui ,durant les différentes réunions, cherche aussi les historiens les plus à même de traiter du sujet, c'est un très gros travail. Les thèmes des années suivantes sont décidés avant le début du festival de l'année, par exemple, le thème des paysans a été décidé en septembre.
Il évoqua ensuite son implication dans le festival, il accompagne en effet grâce à son rôle politique blaisois, et possède un véritable lien affectif avec l'évènement, et parle même du festival en l'appelant son "bébé".
Par la suite, je lui ai demandé s'il pensait qu'il fallait repenser un peu les Rendez-Vous pour donner plus de place à l'actualité. Il répondit que cela avait été souvent fait mais jamais instutionnalisé, que l'on pourrait le penser mais que la clé était l'histoire, et reprit une phrase de Jean-Noel Jeanneney, disant que le festival est la rencontre de Clio avec Marianne, l'histoire et la république.
Beaucoup ont été déçu des débats, trouvants que ces derniers ressemblaient plus à des tables rondes ou des suites d'exposés plutôt que de vrais débats, pour lui il est difficile de changer cela car les rendez-vous s'articulent autour d'un format établi : débats, tables rondes, conférences, salon du livre, cycle ciné et présentation d'oeuvres. Il faut garder une certaine diversité.
Et enfin, la question du projet de la maison de l'histoire vint sur le tapis. Il est de l'avis de Pierre Nora, trouvant que le projet est connoté par son créateur. Mais il évoqua ensuite l'idée d'une maison de l'histoire à Blois, mais pas sous la forme parisienne, plutôt comme un centre d'archive dédié aux historiens moins reconnus, en effet les archives nationnales de France ne regroupent que les textes des grands historiens, la ville de Blois voudraient recueillir les textes des historiens "moyens" et "petits", pour encore plus d'histoire à Blois !

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