mardi 25 octobre 2011

Exposition: Une vie Chinoise





Le dessin narratif tient une place très importante dans les pays asiatiques. En effet, on a retrouvé dans un tombeau des textes de deux philosophes chinois,Confusius et Mencius. Grâce à l'invention de l'impression xylographique au VIIIe siècle et l'apparition d'une société urbaine et marchande sous les Song, les contes, romans, pièces de théâtre se multiplient.










Parmi les «ancêtres» de la bande dessinée chinoise on peu citer les «nian hua» à vocation religieuse ou décorative qui sont extrêmement courantes sous la dynastie Ming et Qing.
Durant le XIXe siècle l'impression d'images lithographiques, se développe dans les grands centres urbaines de la Chine. En même temps, se met en place une presse chinoise illustrée ou se marie la technique traditionnelle chinoise du dessin linéaire au pinceau et les perspectives plus occidentales.




Dans cette exposition, nous avons pu voir de nombreux documents concernant un bande dessinée «Sanmao» . Certains le considèrent comme une sorte de Tintin chinois. Cette BD apparaît en 1935 sous le pinceau de Zhang Leping.
Dans un mise en scène minimaliste, dénuée du moindre dialogue et agrémentée parfois d'inscriptions écrites, l'auteur pratique une bande dessiné proche de la pantomime. Après la défaite japonaise, Sanmao devient la victime d'une société matérialiste dominée par l'argent.
Très populaire, le personnage fera l'objet d'un premier long-métrage avec acteurs, en 1949.
En 2006, Sanmao est décliné sous la forme d'un jeu internet.






Nous avons aussi pu voir que la Chine ne s'embarrasse guère avec la propriété intellectuelle et pirate. En effet les personnages comme Tintin, Milou, Jo, Zette et Jocko sont redessinés et proposés en noir et blanc, sous forme de lianhuanhua. En 2001, une version intégrale de l'album «Tintin au Tibet » est publiée et rebaptisée « Tintin au Tibet chinois », à la suite du courroux de la fondation Hergé, l'erreur de traduction est rectifiée.










Les échanges entre les deux cultures (occidentale et orientale) deviennent de plus en plus concrets. Ainsi des auteurs tel que Zep, Curd Ridel, Erroc et Pica, Marjane Satrapi ou David B sont traduits en Chinois.





MJ

La Compagnie des Indes, l'Orient des Historiens.

Maquette du Soleil d'Orient, exposée temporairement au Château de Blois.


Beaucoup de monde se presse dès 11h10 pour avoir une place parmi les 49 sièges que compte la salle de Conférence du Château de Blois où sera proposée d’ici une vingtaine de minutes la conférence La Compagnie des Indes : l’Orient des historiens. Certains reviennent justement de l’exposition De Lorient à l’Orient : les Compagnies des Indes, XVII-début du XIXe siècle, d’autres parlent d’y aller dès la fin de la conférence. Mais pour le moment, carte blanche à la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA) et aux différents intervenants : P. Beaujard, anthropologue et directeur de recherche au CNRS, R. Estienne, conservateur général au Service Historique de la Défense, P. Haudrere de l’université d’Angers, G. Le Bouedec, professeur à l’université de Bretagne Sud et directeur du GIS histoire maritime, et enfin P. Norel, économiste à l’université de Poitiers et professeur à l’IEP de Paris.

Cette conférence propose de réorienter le rôle des Compagnies des Indes en tant qu’outil de l’expansion des puissances européennes dans une économie globale. Mais tout d’abord, un rappel : que sont les Compagnies des Indes ? C’est à Philippe Haudrere de retracer l’histoire de ces compagnies, avant tout celle d’un monopole. L'Histoire des Portugais pour commencer, qui une fois dépassé le Cap de Bonne-Espérance en 1488, implantent un commerce maritime avec des comptoirs tels que Malacca (Malaisie), jusque-là en commerce avec le monde musulman, avec pour but bien sûr le gain d’argent mais aussi l’enjeu de la Reconquista. Leur monopole prend fin dès 1578 avec la passation du pouvoir portugais à la couronne espagnole, l’échec du commerce des épices avec les Moluques et les initiatives Hollandaise et Anglaise. Ne leur reste que le Brésil. Les Hollandais reprennent ce commerce en main et créent en 1602 la première entreprise aux actions gérées par la Banque d’Amsterdam. Les six centres d’armements assurent le monopole. Ce modèle est copié par les Anglais en 1606, puis par la France, la Suède, le Danemark et la Belgique. Au moyen de navires puissants, d’un équipage professionnel (le personnel spécialisé est recruté principalement à Saint-Malo et Lorient), le commerce s’organise et les droits de sorties de marchandises sont abaissés par les puissances orientales.

Philippe Norel, quant à lui, décide de s’attarder sur l’avant Compagnie des Indes, l’ère des diasporas commerciales partagés dès le IIe Millénaire avant JC entre l’Egypte, la Mésopotamie et l’Inde, avant que ne s’ouvre la route de la soie et que les marchands vénitiens ne développent un « capitalisme » à partir de 1250. Il s’attarde notamment sur les empires chinois et mongole du 7e et 10e siècle.

Philippe Beaugard parle des « systèmes monde » qui régissent le commerce maritime, fonctionnant sur une interdépendance entre la Chine, l’Inde Orientale et une partie de l’Europe, servis par une amélioration croissante des techniques de productivité.

La conférence est conclue par René Estienne qui change l’historiographie habituelle en adoucissant quelque peu la vision « colonisateurs » des européens, avec tout ce que cela peut sous-entendre d’irrespect de de domination dans l’imaginaire collectif, et en parlant plutôt de cultures qui ont interagis et se sont enrichis l’une l’autre en prenant pour exemple le commerce de la porcelaine de Chine ou des « Indiennes » ces fins tissus de coton peints à la main, très prisés des européens mais dont l’importation est formellement interdite dès 1686 (et qui sera donc l’objet d’un marché noir jusqu’à ce qu’ouvre un atelier à Mulhouse à la fin du XVIIIe siècle).

Les Compagnies des Indes ont été l’objet de deux autres conférences menées par la DMPA, en plus de l’exposition proposée jusqu’au 20 Novembre.


Katy Perisse.