lundi 31 octobre 2011

L’histoire comme objet de roman.




La conférence est animée ce samedi par Françoise Chandernagor : écrivain, auteur de l’ouvrage : Les enfants d’Alexandrie » publié en avril dernier.

F. Chandernagor met en lumière la manière de faire des romanciers qui se tournent vers l’histoire et nous poussent à la réflexion sur le roman historique, incitant le public à rester conscient des « périls de l’exercice ». Roman historique qui connait un succès récent, il suffit de prendre l’exemple des« bienveillantes » de Jonathan Littell en 2006.

Des historiens sont attirés par la littérature, de leurs côtés des écrivains s’appuient et se tournent vers l’histoire.

Désormais, toute histoire peut devenir objet de roman.Toutefois l’écrivain nous rappelle qu’il faut avoir une bonne raison pour faire du roman historique : une rigueur éthique à s’imposer, et avoir de l’ambition. Elle souhaite s’emparer des aspects du passé laissés vides par les historiens. Ajouter de l’histoire à l’histoire c’est-à-dire réintroduire des éléments matériels (des détails plus concrets, sensoriels). L’auteur nous donne pour illustration les odeurs dans l’antiquité ou encore la place de la douleur physique constante qui sont des exemples concrets pas forcement présents dans les livres d’histoire. Ou encore faire parler les muets de l’histoire à savoir les enfants et les femmes.

Par ailleurs, F.Chandernagor explique un procédé littéraire,il s’agit de mettre en scène l’époque dans laquelle vit l’auteur, intégrer ses recherches et ses scrupules dans son roman (exemple du roman HHhH de Laurent Binet)

Elle légitime son procédé de construction du roman historique : « là où il y a du vrai ne mettons pas du faux mais là où il n’y a rien mettons du vraisemblable ». Mais une vigilance s’impose pour combler les vides, une attention particulière doit être mise en œuvre pour éviter l’anachronisme de détail et de jugement, dont l’erreur fréquente est d’interpréter les évènements passés avec la position morale actuelle.
A.DURIEZ

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire