samedi 15 octobre 2011

La presse fait elle de l'Histoire ?


Ce samedi par un après-midi ensoleillé à eu lieu le débat de : La presse fait elle (de) l’Histoire ?

Cette discussion réunissait les protagonistes suivants (sur la photo de gauche à droite) : le journaliste Jean Lebrun animateur de l’émission Toute une histoire sur France Inter, Jean Birnhaum journaliste au journal Le Monde, Nicolas Offendsadt maître de conférence et historien français, Antoine de Baecque historien et critique de cinéma français et Jean-Noël Jeanneney historien des médias et homme politique français. Tous ces hommes en lien avec l’histoire d’hier et d’aujourd’hui ont essayé de répondre à la question : La presse fait elle de l’Histoire ?
Le médiateur de cette conférence était Jean Birnhaum qui a commencé par présenter toutes les personnalités. Puis la discussion autour de la question s’est ouverte par Nicolas Offendsadt. Son point de vue est que la presse permet de se déterminer sur le présent à condition d’être appuyée sur une réflexion savante et historique. Pour lui le journalisme et l’histoire sont deux mondes totalement différents et étanches. De plus cela comporte des dissemblances au niveau des enjeux par exemple l’artifice de l’écriture qui a un sens pour le journaliste. En effet il faut que à la fin de son article il y ait toujours une chute afin d’interpeller le lecteur, alors que pour l’historien cela n’est pas essentiel lorsqu’il rédige un article scientifique. Pour Antoine de Baecque, qui a travaillé longtemps pour le journal Libération à la rubrique culture, le problème entre l’histoire et la presse est de justement faire passer un message historique dans un article de presse. Surtout dans les quotidiens ! Le journaliste a surtout évoqué la méfiance liée à la temporalité et le savoir de l’historien face aux journalistes, ce qui a appuyé l’opinion de l’historien Offendsadt sur le fait que l’histoire et la presse sont deux mondes à part. Cependant Jean Lebrun n’était pas de cet avis, pour lui, ce sont deux mondes étanches, complémentaires et indissociables. « Chaque vie est différente d’une autre et elle a une raison d'exister » ainsi lorsqu'un journaliste et un historien se retrouvent c’est une vraie aventure humaine qui a lieu autour d’un même individu ou d’un même événement. Cela permet alors d’entrevoir au travers d’un point de vue différent chaque aspects d’une vie ou d’un fait. La conclusion de ce débat passionnant a été faite par Jean-Noël Jeanneney « chaque conjoncture a une diversité de rythme . » En effet pour lui il n’y a pas de linéarité des événements. Le travail du journaliste est voué à s’entremêler avec l’Histoire ce sont donc deux métiers complémentaires. La pulsation de l’Histoire est nécessaire aux journalistes qui ne peuvent échapper à replacer les événements dans la durée ce qui lui permet (au journaliste) de restituer le rythme du long terme dans l’actualité. Ainsi ceci reste à méditer, et c’est sur ces mots que s’achève dans une ambiance détendue et conviviale ce débat où chacun a essayé d’expliquer sa façon de penser les liens entre l’Histoire et le journalisme avec une ouverture d’esprit et surtout avec beaucoup d’humour !


*Marion Dupuis*

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