samedi 15 octobre 2011

Débat : peut-on se moderniser sans s'occidentaliser ?

« Peut-on se moderniser sans s’occidentaliser ? »

C’est à cette question intéressante que répondirent Marie-Claire Bergère, seule historienne de la table ronde spécialiste de l’histoire chinoise du XXe siècle, Laurent Berger, anthropologue chargé de la recherche au quai Branly spécialiste des tribus maliennes et malgaches, et Jean-François Sabouret, sociologue spécialisé dans l’éducation japonaise et patron d’études au CNRS,le tout animé par Jean-Luc Domenach, directeur de recherche à Sciences Po.
Cette question finalement ne s’est pas faite sous forme de débat mais plutôt d’exposés de 18 minutes par personne, et 15 minutes de questions du public après les exposés de chacun.

Les trois intervenants ont eu le même avis sur le sujet mais ont simplement utilisé des conclusions différentes.
Monsieur Domenach introduisit le sujet avec quelques touches d’humour.
Le premier à intervenir fut Jean-François Sabouret, qui, tout en lisant entièrement son texte sur son ordinateur, expliqua que les japonais avait choisi de reprendre les techniques, les sciences et les savoir-faire occidentaux le tout en gardant l’âme japonaise. Il expliqua l’hybridation des cultures en ajoutant, je cite, « il est urgent de s’hybrider ! » et conclu son exposé avec cette question : « Peut-on se moderniser sans s’asiatiser ? »

Madame Bergère prit, elle, l’exemple chinois en nous contant que la Chine avait souvent imité son voisin japonais. Elle parla ensuite des pays émergeants en expliquant que grâce à cette émergence, on observait que ces derniers avaient tendance à remettre leur héritage culturel sur le devant de la scène. La Chine par exemple incorpore son bagage culturel dans la culture mondiale, pour légitimer la sienne et enrichir l’autre. Sa conclusion fut la même que son prédécesseur : il faut l’hybridation.
Le dernier intervenant, Laurent Berger, commença par dire que l’école disait que non, on ne peut pas se moderniser sans s’occidentaliser. Mais argumenta par la suite en disant qu’on ne pouvait pas se moderniser sans s’acculturer. Et continua en disant que, par exemple, l’amour courtois des troubadours venait de la culture arabe, et que donc l’occident s’est en quelque sorte modernisé grâce à l’orient.
Pour lui donc, la réponse à la question est qu’il faut s’acculturer pour se moderniser.
Jean-Louis Sabouret conclu cette table ronde par cette phrase : « Volons-nous les culture, acculturons-nous ! »

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