dimanche 16 octobre 2011

Côté ciné: Les enfants du soleil.

Ce matin, le cinéma Les Lobis projetait Les enfants du soleil, un documentaire de Ran Tal.

Un critique de cinéma, accompagné du réalisateur, nous a présenté brièvement Ran Tal et l'importance des films israéliens dans le monde du cinéma.
C'est un documentaire réalisé par Ran Tal en 2007. Il est entièrement composé d'images d'archives et de petits films amateurs accompagnés d'une voix off qui relate leur histoire. Cette œuvre cinématographique retrace l'évolution du kibboutz israélien depuis ses origines jusqu'au déclin de l'utopie socialiste et sioniste.
Le film partage avec ses spectateurs l'enfance des petits Israéliens dans les kibboutz des années Trente. Tour à tour, les images nous présentent leur mode de vie entièrement collectif. Il a un impact considérable sur leur vie psychique car les habitants du kibboutz se considèrent comme l'élite représentant l'homme nouveau. Ces communautés sont l'emblème de l'utopie sioniste.La première partie du film raconte l'histoire des nourrissons jusqu'à leur vie de jeune adulte. Dès leur naissance, les enfants sont confiés à des nourrices dans les pouponnières. Ils sont élevés collectivement. Il n'y a donc pas de statut individuel car l'identité c'est le groupe. Le mot "je" leur est complètement étranger. C'est avec tendresse que nous avons découvert l'enfance de ces enfants. D'après les témoignages, ils se sentaient libres et heureux, la vie du kibboutz leur suffisait. Ils étaient entièrement coupés du monde. Ils vivaient du travail, ne rien faire leur était inconnu.Mais les souvenirs ne sont pas tous aussi plaisants. Les relations stériles entre les parents et les enfants étaient dures à supporter. Ils ressentirons d'ailleurs ces sentiments en sens inverse une fois devenu à leur tour parents. C'est, entre autre, ces nouvelles conceptions qui vont changer le mode de vie des kibboutz et provoqué son déclin progressif. La vie en collectivité atteignait aussi parfois ses limites.
En grandissant, cette nouvelle génération prend peu à peu conscience de leur réalité dans le monde. Enfants, ils ne se rendaient pas compte des valeurs utopiques que les adultes leurs enseignaient. L'ensemble communautaire des kibboutz se délite.


C'est un très beau documentaire à la fois touchant et intéressant. Les témoignages, racontés avec du recul, rendent vivant et plus réel le film. Les images, absolument touchantes, sont vraiment représentatives de la vie communautaire des kibboutz.
Morgane Guénard.

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